La GRC reste muette - Logiciels espions

(Ottawa) La Gendarmerie royale du Canada (GRC) refuse net de dévoiler quel logiciel espion — ou lesquels – elle utilise pour surveiller des citoyens depuis plusieurs années. Elle ne peut continuer de procéder sans rendre de comptes, insiste Amnistie internationale, au premier anniversaire de la publication du « Projet Pegasus ».

À la fin de juin, on a appris un peu par hasard, grâce à la question posée par un député conservateur aux Communes, que le corps policier a recours à des logiciels espions dans le cadre de ses enquêtes depuis cinq ans, sans en avoir informé le commissaire à la protection de la vie privée du Canada.

Dans les documents remis au Parlement, la police fédérale les appelle « outils d’enquête sur appareil ». Ceux-ci lui permettent d’avoir accès à pratiquement toutes les données du téléphone cellulaire piraté (textos, photos, vidéos, entrées de calendrier, etc.) et d’activer instantanément les caméras et micros.

Comment s’appelle ce logiciel espion, dont les prouesses technologiques s’apparentent à celles de Pegasus ? En réponse à cette question posée par La Presse, la GRC a répondu qu’elle « utilise un outil qui est appelé à l’interne ‟outil d’enquête embarqué” ».

Invitée ensuite à dire si elle était prête à nier avoir recours à Pegasus, la GRC a refusé de répondre.

« Ce n’est pas étonnant. Il y a un problème de reddition de comptes et de transparence. Comment se fait-il qu’ils aient été capables d’acheter et d’opérer un logiciel sans qu’il y ait de surveillance, de drapeau qui soit levé ? », laisse tomber Karine Gentelet, membre représentante d’Amnistie internationale Canada au sein du collectif « Amnistie Tech ».

Il y a un an jour pour jour, ce lundi, paraissaient les premières trouvailles d’une enquête internationale baptisée « Projet Pegasus ». Elle a révélé que ce logiciel espion développé par NSO Group, une société israélienne, était utilisé afin d’épier dirigeants politiques, militants et journalistes — entre autres, le Saoudien Jamal Khashoggi, assassiné en 2018.

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