Le Service de police de la Ville de Montréal (SPVM) espère statuer d’ici la fin du printemps sur la légitimité du symbole Thin Blue Line (TBL), malgré sa connaissance de tous les éléments du dossier depuis deux ans. Un comité éthique interne a présenté les conclusions de ses travaux en juin 2022, selon des documents internes consultés par Radio-Canada.

La direction du SPVM est prise dans un dilemme depuis, malgré les quatre scénarios qui lui ont été présentés concernant les risques réputationnels que court l'organisation sur cette question à caractère sensible : le maintien du statu quo, l'autorisation du port de ce symbole, l'interdiction du port de ce symbole ou encore son autorisation à des moments approuvés par la direction.

L’écusson Thin Blue Line , qui présente un drapeau du Canada noir et gris traversé d'une ligne bleue, peut avoir plusieurs significations. Pour certains membres des forces de l’ordre, porter l’écusson est un hommage aux policiers morts en service, mais il peut, pour d’autres personnes, avoir une connotation raciste puisque le symbole a aussi été récupéré par des groupes d’extrême droite.

D'une part, la Fraternité des policiers et policières de Montréal (FPPM) et ses quelque 4500 membres revendiquent toujours le port de l'insigne TBL par ses agents, parce qu'il est considéré comme un symbole fort d'un mouvement de solidarité dans la profession.

Le président du syndicat a confirmé cette prise de position la semaine dernière.

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Pour nos membres, c’est un symbole de solidarité qui souligne le rôle et l’engagement fondamental des policiers en faveur de la sécurité des citoyens et de l’ordre démocratique. Nos membres y tiennent en toute bonne foi et nous sommes opposés à son interdiction.
Une citation de Yves Francoeur, président de la Fraternité des policiers et policières de Montréal

D'autre part, les groupes de défense des droits civiques et des populations racisées de Montréal s'y sont opposés farouchement, parce que l'extrême droite américaine a récupéré ce symbole à des fins partisanes en lançant Blue Lives Matter (La vie des policiers compte), en réponse au mouvement Black Lives Matter (La vie des Noirs compte).